LEO MARTY

Située dans le nord-ouest du royaume d’Arabie saoudite, l’oasis d’al-‘Ulā, considérée comme un territoire éloigné et isolé, est l'objet d'un projet de développement ambitieux du gouvernement saoudien. Après le décollage économique des années 1980 qui avait profondément modifié les conditions de vie dans ce socioécosystème oasien, ce projet de développement représente une deuxième vague de changements. Cette vague pose la question des modalités de reproduction des communautés oasiennes qui vivent et façonnent actuellement al-‘Ulā. À travers une approche ethnographique mobilisant les outils de l’ethnoécologie et dans une démarche interdisciplinaire, ce travail de thèse interroge à partir de l’appréhension des ressources dans ce socioécosystème oasien comment les communautés d’al-‘Ulā se reproduisent d’un point de vue social et écologique. Après avoir présenté les outils et le contexte de cette enquête ethnographique comprenant un terrain de près de 18 mois, je décris les structurations sociologiques et spatiales de l’oasis pour interroger les conditions de reproduction de ces communautés. À travers les outils du normatif et des registres socioécologiques, je propose des clefs de lecture des relations que ces communautés entretiennent avec leur environnement. Les résultats de cette recherche sont ensuite discutés à travers la modélisation de socioécosystèmes qui intègrent, de façon originale, des ressources (matérielles et idéelles) ainsi que le politique comme moteur principal de la mise en forme de ces systèmes.