Journée d'études : Editer et traduire des corpus judéo-espagnols. Un enjeu pour la survie de la langue
Dans le cadre du projet ANR LJ Trad. n°18-CE27-0014, le CERMOM a le plaisir de vous convier à la journée d'études : "Editer et traduire des corpus judéo-espagnols. Un enjeu pour la survie de la langue"
Thème de la manifestation
Le travail de traduction est un exercice périlleux et ingrat. Le rôle du traducteur, aussi traître soit-il, n’en reste pas moins essentiel dans la transmission de la pensée d’un auteur à son lectorat. Et dans le cas de langues minoritaires, il peut devenir décisif dans la visibilité d’une langue pour le grand public. Dans ce domaine le judéo-espagnol manque regrettablement de visibilité.
Les spécialistes du Yiddish comme Arnaud Bikard, Jeffrey Shandler ou Amelia Glaser parlent tous pour cette langue de stade post-vernaculaire. La langue n’est plus parlée au sein de la communauté au quotidien mais est étudiée dans une perspective mémorielle : elle fait l’objet d’un intérêt à la fois culturel (concerts, représentations théâtrales…) et académique (publications, cours de langues). Le statut du judéo-espagnol oriental, quant à lui fait débat : postvernaculaire en Europe (France, Grèce), au Canada, aux USA (cf. TK Harris; S. Bunin Benor; Brink-Danan), vernaculaire en Turquie (Istanbul & Izmir) où il sert de langue de communication à la fin de l’office à la synagogue, à la maison de retraite communautaire, entre membres d’une même famille, son statut actuel en Israël est mal établi.
Dans le cas du judéo-espagnol on se heurte en outre, malgré les efforts récents, au déficit de publications qui font que la littérature judéo-espagnole est mal connue de ses propres locuteurs.
Des anthologies et des bibliographies existent en judéo-espagnol mais elles sont très partielles et/ou anciennes : Kayserling, Franco, Lazar, Molho, Grunbaum, Birmizrahi. L’on constate d’autre part qu’il y a un plus grand nombre de traductions vers le judéo-espagnol que de traductions depuis le judéo-espagnol.
On ne dispose enfin que de peu d’outils fiables pour les traducteurs (dictionnaires, lexiques, ressources en ligne…).
C’est dans le cadre de cette réflexion que nous organisons le mardi 12 novembre 2019 à l’Inalco (Paris) une journée d’étude destinée aux chercheurs travaillant sur des corpus, écrits ou oraux, en judéo-espagnol.
Organisatrices : Sarah Gimenez et Marie-Christine Bornes-Varol
Contacts :
Téléphone : 06.87.30.75.93
Courriel : sarahgimenez@live.fr