Initiative étudiante : la revue CAFÉ de l'association Translations
La revue CAFÉ (Collecte Aléatoire de Fragments Étrangers) est une initiative de l’association Translations, association pour la traduction à l’Inalco. Ce projet a pour but de collecter et traduire des textes littéraires autour d’un thème. Des textes initialement publiés dans des langues étrangères « minorées » ou dites « rares », et traduits vers le français par des étudiants et alumni – car il y en a - de l’Inalco.
La réalisation du premier numéro de la revue, dont le thème était Futurs, a pu être financée en partie grâce à une campagne de financement participatif lancée sur la plateforme Ulule et qui a rencontré un franc succès.
Rencontre (autour d’un café) avec Clara Nizzoli, l’une des étudiantes à l’initiative du projet et qui sera sous peu diplômée d’un M2 de traduction littéraire grecque et Léo Béroudiaux, fraîchement arrivé à l’Inalco, étudiant en licence 1 de japonais et chargé de la communication au sein de l’association.
Présentez-vous et parlez-nous de votre parcours à l’Inalco.
Clara : J’ai commencé à faire du grec un peu par hasard, en rencontrant des grecs. À l’époque je ne faisais pas du tout d’études de traduction, j’étudiais les lettres classiques à Lille. Je suis partie deux ans en Grèce, et c’est là-bas que j’ai commencé à traduire un peu par hasard, en lisant de la littérature grecque et en m’amusant à traduire. Je me suis dit « c’est vachement chouette » et de fil en aiguille j’ai atterri à l’Inalco pour y faire un master de traduction littéraire. Plus je traduisais, plus je me rendais compte de c’était ce que j’avais envie de faire de ma vie.
Léo : J’ai passé le bac cette année, je suis arrivé à l’Inalco en septembre pour y faire une licence 1 de japonais. Ce qui m’intéresse depuis toujours, c’est de faire de la traduction, alors je me suis rapproché de l’association Translations. Ce qui m’a beaucoup plu, c’est le fait que l’association regroupe plein de langues différentes ! Je travaille au sein du pôle communication, je m’occupe des réseaux sociaux.
Que vous a apporté votre parcours à l’Inalco, personnellement et professionnellement ?
Clara : Comme je l’ai dit, avant d’arriver à l’Inalco je m’intéressais déjà à la traduction, mais je n’avais pas forcément l’intention d’en faire mon métier. La première chose que j’ai apprise, c’est qu’en traduction il n’y a pas qu’une seule manière de faire, il n’y a pas de « recette magique ». Ce qui a été le plus instructif pour moi, c’était d’étudier la même discipline – la traduction – avec des personnes qui étudiaient des langues différentes de la mienne. En se rassemblant, on se rend compte que l’on peut produire quelque chose d’intéressant, comme la revue par exemple.
Léo : Ça permet de rencontrer d’autres gens !
Clara : Le côté « multilingue » de l’Inalco est vraiment génial pour ça.
Et comment envisagez-vous votre avenir ?
Clara : Personnellement je continue sur ma lancée, je traduis des ouvrages que je propose ensuite à des éditeurs. J’ai déjà commencé à démarcher des éditeurs pour le roman que j’ai traduit pour mon master. J’aimerais continuer à m’occuper de la revue également.
Léo : Je suis de plus en plus certain que je vais poursuivre mes études dans la traduction !
Comment est né le projet de la revue CAFÉ ?
Clara : C’est Florian [Florian Targa, fondateur de l’association Translations] qui a lancé l’idée de la revue. À la base, l’idée était surtout de réunir des textes sur un même thème, donc il a lancé un appel à textes qui a circulé au sein de l’Inalco. J’ai répondu à cet appel à textes, on s’est retrouvés à trois. Au début ça n’avançait pas trop, on avait des textes qui traînaient, des idées par-ci par-là, et puis ensuite il y a eu d’autres étudiants qui se sont joints à nous.
Vous avez ensuite lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme Ulule, ça a été un beau succès !
Clara : Oui. On a d’abord jeté un œil à d’autres projets similaires pour voir comment ça pouvait fonctionner. L’idée, c’était de mettre un montant un peu plus élevé que ce qu’on espérait collecter pour atteindre assez rapidement 50% afin que le projet paraisse crédible. Une fois que la cagnotte a été en ligne, on en a parlé autour de nous. La plupart des gens qui nous ont soutenu, c’était des gens qu’on connaissait : nos proches, des profs et des élèves de l’Inalco… Mais il y a eu aussi des gens qu’on ne connaissait pas !
Comment allez-vous financer la prochaine revue ? Vous souhaitez rester sur le modèle du financement participatif ?
Léo : Pour le premier numéro, on a reçu des subventions de l’Inalco et du Crous. On espère que ce sera également le cas pour le deuxième numéro.
Clara : Si on réussit à sortir plus de deux numéros par an, on pourrait également être subventionnés par le CNL (Centre National du Livre). Pour ne pas perdre en crédibilité, on va éviter de lancer une campagne de financement participatif à chaque numéro. Par contre, on aimerait mettre en place un système de préventes ou d’abonnement pour continuer à avoir des fonds en avance. Et bien sûr, nous vendons la revue que vous pouvez acheter directement à l’Inalco, en festival, dans certaines librairies et bientôt en ligne !
Comment se passe la préparation de la prochaine revue ?
Léo : A priori elle devrait sortir dans un an. Le processus est assez long, il faut d’abord faire un appel à textes, ce qui prend déjà beaucoup de temps.
Clara : Pour les traducteurs, ce qui prend le plus de temps, c’est de trouver les textes, car l’accès aux textes en langue originale n’est pas forcément évident. Il faut aussi se renseigner sur les droits, et puis surtout traduire !
Léo : Il faut également faire relire la proposition de traduction par un comité de lecture, composé à la fois des membres de l’association et de personnes extérieures.
Et quel en sera le thème ?
Le silence.
Pour répondre à l’appel à textes, cliquez ici.
Et pour vous procurer le premier numéro, rendez-vous sur le site de la revue ou envoyez un mail à redaction@revuecafe.fr
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