Portrait d'alumni : Mélanie Nittis, chercheuse et chargée de cours

Mélanie Nittis a étudié le grec moderne à l'Inalco. Aujourd'hui, chercheuse et chargée de cours à l'Inalco, elle nous raconte son parcours et revient sur ses années à l'Inalco.

Pourriez-vous nous parler de votre parcours à l’Inalco ?

Mon parcours à l’INALCO a commencé en 2008-2009 lorsque je me suis inscrite en Licence de grec moderne. À l’origine, je voulais simplement consolider et approfondir mes connaissances de la langue grecque que je parlais déjà, mais que je n’avais pas pratiquée depuis plusieurs années. Par la suite, j’ai poursuivi en Master recherche sous la direction du professeur Stéphane Sawas, puis je me suis inscrite en Doctorat à l’INALCO, toujours sous la direction de M. Stéphane Sawas et en co-direction avec M. Jérôme Cler, maître de conférence HDR à l’université Paris-Sorbonne. J’ai réussi à obtenir un contrat doctoral, ce qui m’a permis d’assurer des cours à l’INALCO, mais également à l’Université de Paris-Est-Marne-la-Vallée.

Pourriez-vous nous expliquer de quoi traite votre thèse ?

Dans ma thèse, j’étudie la performance d’improvisation poétique chantée et accompagnée par des instruments, qui est pratiquée par la communauté du village d’Olympos, situé dans l’île de Karpathos en Grèce. Cette improvisation survient au cours de fêtes appelées glentia, lesquelles se déroulent généralement en marge de célébrations religieuses orthodoxes qui rythment la vie du village.

À travers un corpus constitué au cours d’enregistrement que j’ai réalisés sur le terrain, j’explique les modalités d’exécution de cette performance et je montre en quoi elle constitue un rituel pour la communauté villageoise, lequel rituel entretient des liens avec la liturgie orthodoxe. Les vers improvisés permettent notamment aux villageois de s’exprimer et de partager des émotions, mais également de renforcer la cohésion sociale du village tout en marquant son attachement au territoire du village.

Dans quel domaine évoluez-vous aujourd'hui ? Quelles sont vos missions ? Qu’est-ce qui vous a amené à suivre cette voie ?

Au cours de mon Doctorat, j’ai assuré des enseignements à l’université dans le cadre d’un contrat doctoral et je souhaiterais faire carrière dans le monde de la recherche et de l’enseignement supérieur. Après l’obtention de mon titre de Docteur en septembre 2020, j’ai donc demandé et obtenu, en mars 2021, ma qualification aux sections CNU 15 (pour le grec moderne), 18 (pour la musique et l’ethnomusicologie) et 20 (pour l’anthropologie). Je me prépare donc aux entretiens pour le cas où des postes correspondant à mon profil se présentent lors de la prochaine session de recrutement.

En attendant, j’assure toujours un enseignement à l’INALCO en tant que chargée de cours vacataire et je continue à participer à des colloques et à écrire des articles.

Que vous ont apporté vos études à l'Inalco dans votre parcours professionnel et dans votre vie personnelle ?

Mes études à l’INALCO m’ont permis d’avoir accès à un enseignement diversifié, riche et de qualité, tant au niveau de langue grec moderne que des enseignements transversaux et optionnels. Elles m’ont également permis de réaliser des rencontres marquantes et enrichissantes, que ce soit au sein de l’INALCO ou au cours de mes différentes missions sur le terrain et de constituer un réseau d’amis. J’ai également bénéficié de l’expérience de l’enseignement et de l’organisation de manifestations scientifiques en partenariat. Tout cela est épanouissant aussi sur le plan personnel.

Aujourd'hui, quel est votre lien à l'Inalco ? Avez-vous gardé des contacts avec des anciens de l’Inalco ?

Je suis actuellement chargée d’enseignement vacataire à l’INALCO dans le Département Europe, où j’assure un cours d’Ethnomusicologie de l’Europe et pour la section de grec moderne, un cours sur les Arts en Grèce. Par ailleurs, je consulte régulièrement des documents à la Bulac, qui possède un fonds très riche.

Oui, j’ai gardé des contacts avec des anciens de l’INALCO, en particulier avec plusieurs étudiants et étudiantes qui faisaient partie de ma promo en Licence de grec. Nous sommes devenus des amis et on se voit régulièrement. J’ai même retrouvé, grâce à ces cours à l’INALCO, un membre de ma famille !

Quels conseils donneriez-vous à des étudiants qui voudraient faire de la recherche en lettres et sciences humaines ?

Je pense qu’il faut avoir de la curiosité et de la patience – comme dans toute recherche – mais surtout avoir un intérêt pour l’Humain. En effet, de nombreuses disciplines appartenant aux lettres et sciences humaines nécessitent la rencontre et le partage avec l’autre, avec l’instauration d’une relation de confiance.