Claire Caniaux, lauréate du premier prix scientifique de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN)
Claire Caniaux, lauréate du premier prix scientifique de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN)
Claire Caniaux a remporté le premier prix scientifique de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) pour son mémoire de master 2 recherche (M2 LLCER Turc 2021-2022) à l’Inalco, remis par le préfet Denis Conus, directeur adjoint de l’IHEDN lors de la cérémonie du 16 mai en présence de Guillaume Lasconjarias, directeur des études et de la recherche de l’IHEDN.
Le travail primé, « Viser la lune. Les ambitions spatiales de la Turquie », dirigé par Alexandre Toumarkine, professeur des universités (CERMOM, Inalco), visait à décrypter les motivations industrielles, scientifiques, symboliques, de politique intérieure ou géopolitiques d’un nouvel entrant du domaine spatial, la Turquie, pour viser la Lune.
Le jury de l’IHEDN a décidé de primer ce travail de recherche pour son originalité et la méthodologie utilisée. En effet, le sujet n’avait jamais été défriché. De plus, des sources en langue turque ont été utilisées, permettant d’obtenir un regard fin sur les motivations turques.
Certes, l’espace est un sujet scientifique, qui peut être traité à partir de l’analyse de données objectives, mais dans le cas turc, des sous-enjeux assez nombreux sont apparus ; les enjeux symboliques, linguistiques ou encore de construction d’une légitimité politique. Ainsi, le sujet s’il était factuel touchait aussi des disciplines comme l’histoire, les sciences politiques, voire la philosophie. En effet, dans ce domaine de l’espace, les représentations mentales que l’homme se fait du territoire sur lequel il évolue sont passionnantes, et l’imaginaire spatial comprend une dimension politique forte.
Un article résumant ce travail de recherche sera publié dans la Revue de la Défense Nationale d’octobre 2023.
Biographie
Claire Caniaux est, depuis 2021, officier-traitant - Task Force simplification à l’Inspection de l’Armée de terre.
Après des études de droit international comparé à la Whittier Law School, elle prépare un Master 2 de SciencesPo à Toulouse, section « Carrières administratives – droit public », en 2008. Elle intègre ensuite l’École Militaire Supérieure d’Administration et de Management de Montpellier. En 2010, elle obtient un Master 2 « Audit et contrôle interne des organismes publics » de l'Université de Montpellier 2. Son mémoire portait sur l’application des principes du New Public Management au Ministère de la défense.
De 2010 à 2014, elle prépare le Diplôme universitaire de Turcologie de l’Université Aix - Marseille qu'elle achèvera avec succès par un mémoire sur le rôle politique des femmes dans l’Empire ottoman au XVIème siècle.
Elle a ensuite exercé trois ans, à Izmir en Turquie, en tant que Conseiller juridique du général commandant au sein du LAND COMPONENT COMMAND (OTAN), de 2017 à 2020.
De retour à Paris, elle devient Officier stagiaire à l’École de guerre (Paris) et s'inscrit à l'Inalco, en 2021, pour préparer son Master 2 « Langues, littérature, civilisations étrangères et régionales » (turc), fraîchement récompensé par le prix scientifique de IEHDN.
Résumé de la thèse
La Turquie, nouvel entrant dans le domaine spatial, a lancé, avec une annonce présidentielle retentissante en 2021, son programme spatial national. Dix ambitieux objectifs stratégiques ont été fixés, dont certains, comme le premier contact avec la Lune, doivent se réaliser à très court terme, en 2023, pour le centenaire de la République turque. Si le lancement de ce programme par la Turquie peut surprendre, il est nécessaire d’étudier quelles sont les réelles motivations qui le sous-tendent ; sont-elles principalement industrielles et scientifiques, symboliques, ou encore visent-elles à accroître le poids géopolitique du pays ?
Ce travail analyse les motivations turques dans la conduite de ce programme. Si la réussite de certains objectifs semble d’ores et déjà compromise, le choix de son lancement est cohérent avec la stratégie internationale et la vision qu’a le président turc pour l’avenir de son pays. Elle va de pair avec l’apprentissage par la Turquie des enjeux d’être devenue une puissance régionale appelée à jouer un rôle grandissant au Moyen-orient. A l’heure où l’homme étend son territoire, de sorte qu’il est désormais possible de parler d’une « territorialisation » du domaine spatial, la Turquie a un rôle à jouer (et est déterminée à le faire) pour s’assurer un poids dans le concert des nations au cours des prochaines décennies, au regard de la nouvelle ère spatiale qui s’ouvre.
L’IHEDN
L’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) est un établissement public de formation et d’information placé sous la tutelle de la Première ministre, qui a pour mission de promouvoir la culture de défense, de participer au renforcement de la cohésion nationale, et de contribuer au développement d’une réflexion stratégique portant sur les enjeux de défense et de sécurité.
Les prix scientifiques de l’IHEDN ont pour but de mettre en valeur la recherche consacrée notamment aux questions de défense, de sécurité, de relations internationales, de politique étrangère, d’armement et économie de défense.
Ils permettent également de favoriser les liens entre l’IHEDN et le monde universitaire.
Créés en 1998, ils récompensent chaque année des chercheurs en master II recherche et en doctorat, dont les travaux, soutenus dans l’année, font progresser les connaissances dans le domaine des sciences humaines et sociales.
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