Donatienne Hissard à l’agence Campus France (Paris, mai 2022). Crédits photo : @Campus France 

Donatienne Hissard a étudié le chinois à l'Inalco. Aujourd'hui directrice générale de l'agence Campus France, elle nous raconte son parcours et revient sur ses années à l'Inalco.  

Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Donatienne Hissard, je suis la nouvelle directrice générale de l’agence Campus France. J’ai passé auparavant 20 ans dans la diplomatie française, en Chine, en France et en Europe, notamment dans le secteur de la coopération. 

Avant d’arriver à Campus France, j’étais Directrice adjointe du développement durable du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, où j’ai piloté les politiques d’aide publique au développement et les agences en charge de leur mise en œuvre.

Vous avez étudié le chinois à l’Inalco. Pourquoi avez-vous choisi notre établissement ? 

Je voulais apprendre le chinois depuis toujours. Quand j’étais petite, j’écoutais RFI en chinois - sans comprendre - je collectionnais les objets en provenance de Chine. « Langues’O », c’était le gage de l’excellence, une référence. Le seul diplomate que je connaissais avait suivi cette formation. Mes professeurs de chinois au collège et au lycée avaient effectué le même parcours.

Quel a été votre parcours après l’Inalco ? 

J’ai fait une maîtrise de lettres en parallèle de mes études à l’Inalco, je suis ensuite entrée à Sciences Po Paris, puis j’ai passé le concours pour être diplomate.

Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à exercer un métier dans le milieu des affaires étrangères et de la coopération internationale ? 

La géopolitique m’intéressait et j’avais le goût de l’ailleurs et des voyages. Je voulais aussi servir l’intérêt public, et contribuer à construire un monde plus pacifique par le biais de la solidarité. Je ne me doutais pas forcément de ce que j’allais trouver : la réalité a été au-delà de mes espérances, notamment en termes de diversité des expériences. 

Vous avez récemment été nommée directrice générale de Campus France. Pourriez-vous expliquer ce qu’est Campus France et en quoi consiste vos missions ? 

Campus France est une agence publique qui dépend du ministère des Affaires étrangères et du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Sa mission est de promouvoir l’enseignement supérieur et la recherche françaises auprès des étudiants du monde entier, et de faciliter leur venue en France. Nous gérons aussi 18 000 bourses de mobilité à destination d’étudiants ou de chercheurs étrangers.

Campus France joue ainsi un rôle capital dans la politique d’influence française: l’agence est la porte d’entrée pour des milliers d’étudiants du monde entier et, nous portons aussi la voix des établissements d’enseignement supérieur, qui nous font confiance. 

Selon vous, quelles sont les qualités et compétences nécessaires pour entreprendre une telle carrière ?

Il faut être curieux et avoir de l’empathie pour s’intéresser aux autres, et le sens du service public chevillé au corps. La direction d’un établissement public, c’est un métier très complet : gestion, communication, stratégie, ressources humaines etc.

Depuis plus d’un an, vous êtes présidente de l’association Femmes et diplomatie. Pourriez-vous revenir sur cet engagement ?

Femmes et diplomatie est l’association des femmes diplomates françaises. Il s’agit d’un réseau professionnel qui vise à promouvoir l’égalité professionnelle au sein du ministère des Affaires étrangères, en proposant à nos adhérentes une entraide (rencontres inspirantes, mentorat, formations, coaching…) et à l’administration d’aller plus loin dans les réformes.

Vous pouvez retrouver l'association femme et diplomatie sur Facebook et Twitter.

Que vous ont apporté vos études à l'Inalco dans votre parcours académique, professionnel et dans votre vie personnelle ? 

Des clés de compréhension profondes sur une autre aire géographique, une ouverture à une autre culture et une autre façon de penser. Bref, à la fois un décentrage et un approfondissement. Les cours de civilisation étaient tout aussi importants que les cours de langue.

Un bon souvenir à l’Inalco ?

Les cours de géographie, où le professeur nous racontait des légendes sur les pandas ; paradoxalement, le chinois classique avec Jacques Pimpaneau – on était dans nos petits souliers face à tant de science mais aussi d’ironie ; la rigueur intellectuelle de l’historienne Marie-Claire Bergère.

Aujourd’hui, quel est votre lien avec l’Inalco et ses anciens élèves ?

C’est un lien sentimental. Je participe parfois à des activités de l’association des anciens, ce qui m’a donné l’occasion de venir sur le campus, qui est juste fantastique. Il m’est arrivé aussi d’y faire la promotion des concours de la diplomatie, à la demande du ministère, ou pour Femmes et diplomatie.

Si vous n’aviez qu’un conseil à donner aux étudiants de l’Inalco, lequel serait-il ?

Sky is the limit. Croyez en vous, tout est possible. La connaissance d’une autre culture et d’une autre langue vous donne une chance inouïe dans ce monde globalisé. Inscrivez-vous dans les formations spécialisées à l’Inalco ou complétez avec un second cursus. Une infinité de carrières s’offre à vous. Moi, je corresponds un peu à un ancien modèle, celui du diplomate amateur d’Orient, qui recrute toujours (et même plus qu’autrefois), mais aujourd’hui les possibilités dans le privé sont également immenses.

Pour en apprendre plus sur Donatienne Hissard, rendez-vous sur https://www.campusfrance.org/fr/donatienne-hissard-nommee-directrice-generale-de-campus-france.