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Portrait d'alumni : Ahmed Galal, traducteur/ interprète et enseignant

Parcours d'alumni

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19/01/2022

Ahmed Galal a étudié l'arabe à l'Inalco. Aujourd'hui, traducteur/ interprète et enseignant, il nous raconte son parcours et revient sur ses années à l'Inalco.


Pourriez-vous nous parler de votre parcours à l’Inalco ainsi que de vos thèses ? 


De septembre 2012 à décembre 2017, j'ai fait une thèse en langue, littérature et civilisation arabes, soutenue le 08 décembre 2017 à Paris. Elle avait pour titre : « Écrire la révolution égyptienne de 2011 : entre témoignage et fiction », avec pour directeurs de thèse M. Sobhi Boustani et Mme Delphine Pagès-El Karoui.

 


Ma thèse en quelques mots :

« Révolution des mots », « révolution par des mots » ou « les pouvoirs des mots contre les mots du pouvoir » : les analystes restent partagés quant à la définition du soulèvement égyptien contemporain. Entre 2011 et 2013, une abondante production, littéraire et non-littéraire, raconte l’événement révolutionnaire. Elle va du récit autobiographique à l’autobiographie fictionnalisée, en passant par les romans réalistes et prémonitoires, le journal intime et les œuvres hybrides qui échapperaient à toute tentative de généricité littéraire. Ajoutons à cela de nombreux textes poétiques qui ont joui d’une large diffusion par la presse, d’éditions improvisées ou sur les réseaux sociaux.     

C’est ce vaste corpus que ce travail de recherche interroge. Il propose de dresser un bilan de cette production naissante. Dans quelle mesure la lecture de ces textes, entre témoignage et fiction, peut-elle aider à comprendre la manière dont l’événement s’est produit ?  La mise en intrigue de la révolution conduit-elle à des évolutions significatives des genres d’écriture ? Il s’agit en outre de voir comment les pratiques littéraires témoignent des manières d’être soi en période de crise.   

 

De 2010 à 2012, j'ai fait un Master 2 de recherche en Études arabes, soutenu le 12 juin 2012 à Paris sur « L’univers romanesque de Manṣūra ʿIzz El-Dīn : Essai sur Warāʾ al-Firdaws », dirigé par M. Sobhi Boustani. 


 

Quel a été votre parcours après l’Inalco ? Comment avez-vous trouvé votre premier emploi ?

Un peu avant ma soutenance de thèse, j’ai été engagé en tant qu’enseignant contractuel (lecteur) au département d’Études arabes, université Rennes 2 entre septembre 2017 et août 2019. 

A la fin de ce contrat, j’ai dû me relancer dans la recherche d’emploi. Une période de recherche qui a duré 5 mois environ. Ensuite et en janvier 2020, j’ai été contacté par une société où j’avais déposé ma candidature 3 ans auparavant, à savoir courant 2017. 

 

Après 3 entretiens de sélection et test de compétences linguistiques, ma candidature a été retenue. Je continue à exercer le métier qui est mon travail actuel : traducteur/interprète (français-arabe) en tant que salarié en CDI à temps plein. 

 

Dans quel domaine évoluez-vous aujourd'hui ? Quelles sont vos missions ? Qu’est-ce qui vous a amené à suivre cette voie ? 

J’évolue actuellement dans deux domaines qui représentent une passion pour moi :

  • La traduction et l’interprétariat, où j'assure l’interprétariat téléphonique ou par visioconférence en matière d'asile, d'immigration et dans le domaine médico-social. Je collabore quotidiennement avec les services publics : préfectures, police aux frontières, centres de rétention, maison d’arrêt, OFII, OFPRA ainsi que d’autres structures de l’État. Je suis également sollicité par des acteurs privés (avocats, centres d'hébergement, associations).

 

  • L’enseignement supérieur où je suis chargé d’enseignement en techniques d’expression et de communication (TEC), à l'Institut Galilée de l'université Sorbonne Paris Nord. Ce cours est adressé aux étudiants de licence 3 : Mathématiques, Informatiques, Physique, Chimie, Sciences pour l’ingénieur. L'objectif général du cours est de valoriser son profil et connaître le contexte professionnel pour préparer au mieux sa recherche de stage.

 

Pourquoi suivre ces voies ? Parce qu’au-delà des mots, le traducteur-interprète devrait faciliter les échanges et permettre au mieux l’avancée de démarches et entretiens civiles et pénaux. Cela implique bien évidemment une excellente compétence de techniques de l’interprétariat ainsi qu’une parfaite maîtrise de la terminologie juridique et administrative, mais également financière, religieuse et géopolitique. Au fil des années, j’ai pu faire preuve de ma passion de l’interprétariat et de porter ses valeurs : être patient, écouter avec respect et empathie tout en restant neutre et sans jugement, mais aussi de savoir reformuler les idées et les concepts afin de convenir à la langue cible. 

Quant à l’enseignement, il s’agit d’une vieille vocation découverte lors de mes premières charges de cours à la deuxième année de doctorat. La transmission de savoir, l’interaction avec les étudiant.e.s, le suivi pédagogique personnalisé et adapté pour chacun de mes étudiant.e.s, le partage d’expérience ainsi que la dimension humaine qui se dégage du lien enseignant/étudiant : telles sont mes motivations dans ce beau métier. 

 

Que vous ont apporté vos études à l'Inalco dans votre parcours professionnel et votre vie personnelle ?

Etudier à l’Inalco m’a offert un environnement multiculturel au sens large du terme. Plus précisément, j’ai pu profiter d’une formation d’excellente qualité académique et en terme d’encadrement de mes recherches (en Master + en doctorat). Par ailleurs, la large palette de manifestations culturelles, de formations et de colloques, tables-rondes et de conférences me proposait une ouverture aux autres langues et civilisations enseignées à l’Inalco. Enfin, le soutien aussi bien administratif que financier de notre école doctorale et du CERMOM m’a permis d’intervenir dans de différents colloques et congrès dans les quatre coins du monde. Résultat : promouvoir, développer et enrichir mon travail de recherche doctoral grâce à cette constante présence dans le milieu universitaire et de rencontrer des chercheurs venant d’autres horizons.

 

Aujourd'hui, quel est votre lien avec l’Inalco ? Avez-vous gardé des contacts avec des anciens de l’Inalco?

En dépit de mon emploi du temps souvent chargé, j’essaye de garder un lien avec mon ancienne école de formation par plusieurs biais. Je suis abonné aux comptes de l’Inalco sur LinkedIn, Instagram et Twitter. Cet ensemble de réseaux sociaux me permet de suivre l’actualité de l’Inalco, toujours riche et diversifiée. 

Entretenir des liens solides avec d’anciens élèves est une tâche qui s’avère compliquée. Cependant, je croise sur mon chemin professionnel des collègues qui ont fait leurs études, en partie ou entièrement, à l’Inalco également. Nous essayons de rester en contact dans la mesure de possible et en fonction de la disponibilité de chacun.e de nous. 

 

En plus de mes activités professionnelles et depuis mars 2021, j’anime et présente un podcast intitulé « 28 Lettres : l’arabe en podcast ». C'est un moment suspendu dédié aux francophones qui apprennent l'arabe ou qui sont curieux de l'être. On y interroge les motivations d'un tel apprentissage, selon les parcours et profils, et donne avec malice des conseils et astuces pour y arriver.  

Un mercredi sur deux, nous accéderons à l’envers du décor de cette langue. Méthodes, conseils et stratégies dont t'as besoin pour démarrer ou faire avancer ton apprentissage en autodidacte : tels sont les jalons de "28 Lettres : l'arabe en podcast". Apprendre l'arabe en 2021 constitue un atout professionnel en raison de la croissance économique importante des pays du Golfe. Ainsi, on abordera les perspectives et les opportunités de travail qui s'offrent aux francophones arabisant.e.s. 

Vous pouvez retrouver mon podcast via les liens suivants :

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