Aspects de la poésie algérienne contemporaine
Portrait de Samira Negrouche
On connaît évidemment la célèbre formule du grand poète allemand Hölderlin : « A quoi bon des poètes en temps de détresse ». Mais peut-être faut-il déplacer aujourd’hui l’accent philosophique de cette interrogation pour le faire porter sur une autre notion, plus moderne mais non moins problématique, celle de « crise ». De fait, si la « détresse » fait référence à une sentiment de profond désarroi existentiel, voire métaphysique, la notion de « crise », quant à elle, évoque un contexte socio-économique, politique, écologique, idéologique, culturel qui nous est désormais familier. De fait, elle nous renvoie inexorablement à l’expérience des limites, expérience arrivée à son point d’incandescence paroxystique et dont l’issue semble fatale.
Mais d’une certaine manière, l’épreuve de la crise contemporaine n’est-elle pas aussi celle de la poésie ? Dans le contexte d’une mondialisation exacerbée et de jour en jour plus violente, dans un monde de plus en plus envahi par les réseaux virtuels et les avatars électroniques, la parole poétique est-elle toujours porteuse de sens ? Quelle place pour le poète dans le grand bouleversement planétaire actuel ? Qu’est-ce qu’être poète dans un pays en pleine mutation ?
Nous profiterons du passage dans nos murs de la poétesse algérienne Samira Negrouche pour l’entendre et débattre avec elle sur ces questions essentielles à partir de son expérience dans le contexte littéraire et socioculturel de l’Algérie contemporaine.