Portrait d'alumni : Joseph Jean François Nunez, post-doctorant au sein de l’UMR Structure et Dynamique des Langues (SeDYL-UMR 8202 CNRS / INALCO) et maître de langue à l’Inalco
Joseph Jean François Nunez a obtenu un doctorat à l'Inalco sur les créoles afro-portugais (casamançais). Travaillant aujourd'hui à l'Inalco en tant que maître de langue et auprès du laboratoire de recherche SeDYL en tant que post-doctorant, il nous raconte son parcours et ses années à l'Inalco.
Pourquoi avoir choisi l'Inalco pour réaliser votre doctorat ?
Etant donné que mes codirecteurs de thèse sont des chercheurs du CNRS affiliés à des laboratoires qui sont sous la tutelle de l’Inalco, je ne pouvais réaliser ma thèse ailleurs. L’Inalco était de fait le lieu adéquat pour réaliser mon doctorat au vu de sa spécificité et de mon projet de thèse. J’avais de plus la chance de pouvoir compter sur une bourse de l’IRD destinée aux jeunes chercheurs venant des Suds pour réaliser mon doctorat.
Sur quoi portaient vos travaux de recherche ?
Mes travaux de recherche portaient sur trois langues : créole de Casamance, wolof et français. Je me suis intéressé plus spécifiquement aux changements linguistiques opérés au sein du groupe nominal en raison du contact entre ces langues. J’ai combiné dans ma thèse des approches (linguistiques et sociales) qui sont généralement étudiées séparément dans le cadre de la linguistique de contact (contact linguistics).
Pour vous, quelle est la plus-value du doctorat ?
En termes de plus-value du doctorat, je peux dire que ma thèse m’a permis d’avoir une certaine légitimité devant mes pairs. Par ailleurs, elle m’a permis d’intégrer le département de l’AOI de l’Inalco d’abord en tant que chargé de cours de wolof et, depuis peu, en tant que maître de langue.
Dans le domaine de la recherche scientifique, j’ai pu intégrer le laboratoire de recherche SEDYL (UMR 8202-CNRS / INALCO) en tant que post-doctorant où j’effectue des activités de recherche en tant que jeune chercheur.
En outre, je suis régulièrement invité à donner des conférences internationales dans différentes institutions de recherches (en France tout comme dans d’autres pays).
Vous êtes désormais post-doctorant au sein de l’UMR Structure et Dynamique des Langues (SeDYL), pouvez-vous nous expliquer quelles sont les spécialités de ce laboratoire ?
Le SeDyL (Structure et Dynamique des Langues) est une unité mixte de recherche ayant comme tutelles l’Inalco, le CNRS et l’IRD. Ce laboratoire est spécialisé dans la description, la documentation et la grammatisation des langues du monde, dans l’étude du contact, de la variation et des changement linguistiques, et dans l’étude du multilinguisme et des politiques linguistiques dans les domaines de l’éducation, de la santé ou des migrations.
Sur quoi portent vos travaux aujourd’hui ?
Mes travaux actuels portent sur des aspects linguistiques et sociaux relevant du discours de locuteurs parlant notamment le wolof et le créole de Casamance entre autres langues parlées au Sénégal (spécialement en Casamance). Mes recherches s’inscrivent dans plusieurs cadres disciplinaires : linguistique descriptive (morphosyntaxe), linguistique de contact, politiques linguistiques en contexte colonial et postcolonial, variation et changement linguistique et sociolinguistique.
Vous êtes également chargé de cours à l’Inalco*, comment cela s’articule-t-il avec vos travaux de recherche ?
Mes activités d’enseignement à l’Inalco, en tant que chargé de cours de wolof puis maître de langue, ont pu se faire grâce à mes activités de recherche. De ce point de vue, il y a donc une corrélation. Mes travaux sont consacrés au moins en partie sur le wolof (car je travaille également sur d’autres langues parlées au Sénégal). Certaines thématiques abordées dans mes cours (par exemple le système de repérage temporel, la variation lexicale voire syntaxique) sont l’objet de mes recherches. Il en est également de certaines questions anthropologiques et linguistiques liées aux tabous linguistiques.
* A partir de septembre je passe à maître de langue.
Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à une personne intéressée par un doctorat à l’Inalco ?
Les étapes pour une inscription en doctorat peuvent être différentes de celles en licence et en master. Il faut contacter très tôt un directeur ou une directrice de thèse afin d’élaborer un projet de recherche précis et d’être au fait de la littérature internationale sur la question. Il faudra faire très attention à certaines dates très déterminantes : réception des dossiers d’inscription en doctorat et de candidature à un contrat doctoral à l’Inalco … . En général ces dates sont disponibles sur le site de l’Inalco. Tout doit être anticipé afin d’avoir suffisamment de temps pour présenter un bon dossier.
Comment envisagez-vous votre avenir professionnel dans les prochaines années ?
Je suis particulièrement attiré par les métiers de l’enseignement et de la recherche. Je tiens donc absolument à poursuivre mon parcours en linguistique et didactique des langues – en particulier africaines et créoles. J’envisage de me lancer davantage dans la carrière de l'enseignement et de la recherche par l’obtention d’un poste de titulaire dans ce domaine.
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