Portrait d'alumna : Héloïse Gentil, responsable des relations avec les Comités Nationaux Olympiques, Département des Relations internationales, Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de Beijing 2022
Héloïse Gentil a étudié le chinois à l'Inalco. Elle vit aujourd'hui à Pékin et est responsable des relations avec les Comités Nationaux Olympiques au sein du département des Relations internationales du Comité d’organisation des Jeux Olymmpiques et Paralympiques d’hiver de Beijing 2022. Elle nous raconte son parcours et revient sur ses années à l'Inalco.
Pourquoi avoir choisi l'Inalco pour vos études ?
Venant du sud-est de la France, je dois dire que le choix était difficile car le cursus de chinois d’Aix en Provence comptait déjà à l’époque de très bons professeurs. Mais le cursus était réputé, à tort ou à raison, plus axé sur les filières des affaires. Enchantée par un mois passé à Pékin à 18 ans et tombée sous le charme de la ville et de mes hôtes, je dois dire que je rêvais surtout de calligraphie et de philosophie chinoises. On m’a donc recommandé l’Inalco pour le cursus très poussé dans chaque aspect de la langue, y compris chinois classique et civilisation, avec notamment un programme d’histoire de la Chine très complet.
Quel cursus avez-vous suivi à l'Inalco ?
J’ai suivi une maîtrise de langue et civilisation chinoises, à l’époque un Dulco en trois ans, puis une licence et une maîtrise, et c’est grâce aux bons conseils de Françoise Mengin que j’ai suivi une double maîtrise avec en parallèle un cursus en géopolitique à Paris VIII.
Quel a été votre parcours après l'Inalco ?
Grâce à mon niveau de chinois, j’ai pu intégrer Sciences-Po, en Master recherche, spécialité sociétés et politiques comparées des pays asiatiques.
Ensuite, j’ai d’abord fait une première année de thèse à l’EHESS, au Centre d’études chinoises sur la politique contemporaine de la Chine, avant de réaliser qu’à 25 ans, ce dont je rêvais c’était davantage une expérience terrain longue durée en Chine.
A l’époque, l’ambassade de France en Chine recrutait auprès de jeunes diplômés de chinois de l’Inalco pour partir travailler pour le comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de Beijing 2008. J’ai saisi l’occasion et après 6 mois de stage, j’ai été recrutée directement par le comité, sans savoir que les Jeux Olympiques à Pékin allaient forger toute ma vie.
Dans quel domaine évoluez-vous aujourd'hui ?
Aujourd’hui cela fait 15 ans que je travaille pour les Jeux Olympiques. J’ai rencontré mon mari, double médaillé olympique en taekwondo pour la France, pendant les Jeux de 2008, à Pékin. Entre temps, j’ai eu la chance d’accompagner l’étape de candidature de Paris aux Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de 2024, que nous avons gagnée en septembre 2017. Depuis, avec mon mari, lui aussi passionné par la Chine où il s’entraînait avant chaque grand rendez-vous olympique, nous nous sommes réinstallés en janvier 2018 pour préparer les Jeux d’hiver de Beijing 2022, avec nos enfants, et notre petit dernier qui est né à Pékin il y a deux ans. Au-delà du sport, pour lequel je me suis découverte une vraie passion grâce au chinois - aussi incongru que cela puisse paraître -, travailler pour le Mouvement olympique chinois a été dès le début une réelle opportunité de participer à l’ouverture de la Chine sur le monde. Il me tient à cœur de contribuer à inverser les regards sur la Chine, car je suis intimement persuadée que tout comme "the American dream" a bercé des générations entières, "le rêve chinois" a également du sens pour beaucoup.
Que vous ont apporté vos études à l'Inalco dans votre parcours professionnel et/ou vie personnelle ?
Etudier à l’Inalco a été pour moi une chance inouïe d’apprendre auprès de professeurs passionnés, qui ont tous mené des vies uniques et souvent été pionniers dans leur domaine. Je garde encore beaucoup d’admiration pour Monsieur Bellacen, Monsieur Pierre Trolliet, Monsieur Alain Roux, Madame Anne Chang, et Madame Françoise Mengin, qui m’a dirigée pour ma recherche sur la frontière sino-indienne en Aksai Chin, à la rencontre des représentants des ambassades chinoises et indiennes à Paris et d’explorateurs pour récupérer des cartes topographiques de la région, puis Monsieur Jean-Luc Racine et Madame Valérie Niquet, que je suis encore régulièrement dans les médias.
Un bon souvenir à l'Inalco ?
Mes deux travaux de recherche m’ont passionnée, le premier à la rencontre des habitants de Pékin au moment de la restructuration de la ville et du déplacement de nombreux foyers, les amis pékinois qui m’avaient accueillie la première fois à 18 ans en premier concernés. J’ai eu beaucoup de chance d’être accueillie et de pouvoir m’entretenir sur le terrain avec les différents acteurs, tout en prenant en compte la difficulté de mon sujet d’enquête. Mon deuxième sujet de recherche, tout d’abord l’aboutissement personnel de plusieurs mois de voyage en Inde et en Chine, m’a fait rêver de futurs voyages tout en m’initiant à l’importance des relations internationales ainsi qu’aux différences entre ces deux géants asiatiques.
Aujourd'hui, quel est votre lien à l'Inalco ?
Désormais à Pékin, c’est surtout grâce à WeChat que je continue à suivre les alumni. Nous avons plusieurs groupes WeChat qui permettent de maintenir le lien et l’entraide pour les nouveaux étudiants : Inalco Alumni Pékin (40 membres), Inalco Alumni China (91 membres) et un autre groupe Inalco Chine destiné aux échanges avec les étudiants de l’Inalco désirant partir en Chine (141 membres). Je ne manque pas de discuter régulièrement avec des jeunes qui s’orientent vers des études de chinois, un parcours dont l’intérêt ne fait plus aucun doute désormais !
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