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Portrait d'alumna : Marielle Morin, responsable de Coopération Internationale au CNRS

Parcours d'alumni

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12/04/2021

Marielle Morin a étudié le hindi et le bengali à l'Inalco. Aujourd'hui responsable de Coopération internationale au CNRS, elle nous raconte son parcours et revient sur ses années à l'Inalco.




Pourquoi avoir choisi l'Inalco pour vos études ?


C’était un rêve d’adolescente que de faire « Langues O’ ». Passionnée d’Inde depuis l’âge de 13/14 ans, je voulais à tout prix apprendre le hindi, qui m’apparaissait comme la porte d’entrée vers le monde indien. En 1986, à sa sortie, j’ai investi tout mon argent de poche dans l’achat du Manuel de hindi à l’usage des francophones de Nicole Balbir, qui enseignait à l’Inalco à l’époque, et S.B. Singh et j’ai commencé à en apprendre quelques notions toute seule. 

Toutefois, j’étais boursière et provinciale : tout miser sur un cursus parisien de langues indiennes m’apparaissait trop risqué. Je ne suis donc montée à Paris pour m’inscrire à l’Inalco qu’après ma maîtrise, obtenue à l’Université d’Aix-Marseille (où j’assistais en plus de mes autres cours au seul enseignement de hindi hors Langues O’ à l’époque : celui de Jean Naudou, merveilleux professeur).



Quel cursus avez-vous suivi à l'Inalco ?


J’ai fait un DULCO de hindi ainsi qu’une licence de bengali, langue que j’ai découverte pendant ma première année à l’Inalco et dont la musicalité et la richesse littéraire m’ont conquise. En même temps, j’ai passé un Capes d’anglais car il fallait que je puisse trouver un emploi sans trop tarder. 



Quel a été votre parcours après l'Inalco ?


Il a été assez varié, fait de tours et de détours, avec un double fil conducteur tout de même : l’Inde et les livres. Je ne suis pas restée longtemps dans l’Education Nationale. Après mon année de titularisation, je suis partie à Calcutta, enseigner à l’Alliance Française, dans le cadre de ce qui était à l’époque le Volontariat du Service National (militaire, qu’on appelait aussi la « coopé » et qui était ouvert aux femmes, ce qu’on savait peu), devenu depuis le système du Volontariat International. 

Puis après mon retour en France et une réintégration dans le secondaire, j’ai passé un DEA de littérature comparée, me suis inscrite en thèse et ai passé un concours du CNRS pour un poste de documentaliste qui s’ouvrait au… Centre d’Etudes de l’Inde et de l’Asie du Sud ! 

J’ai eu la chance de réussir ce concours et j’ai alors intégré le CNRS et le Centre Inde où j’ai retrouvé certains enseignants de l’Inalco, qui sont devenus des collègues. 

A la même époque, début des années 2000, j’ai commencé à faire de la traduction littéraire. C’était une période faste pour la littérature indienne et les éditeurs français s’intéressaient beaucoup aux nouvelles voix venues du sous-continent. J’ai donc traduit une dizaine d’ouvrages (romans et nouvelles) de l’anglais et du bengali. 

Puis, je suis partie pour huit ans en expatriation, dans le réseau culturel français à l’étranger, pour m’occuper de la politique du livre, des médiathèques et de l’écrit. Mon premier poste était, et ce n’était pas un hasard, en Inde, à Delhi. Puis j’ai découvert le monde arabe en passant quatre belles années au Caire.



Dans quel domaine évoluez-vous aujourd'hui ?


J’ai retrouvé le CNRS. Je suis aujourd’hui chargée de la coopération internationale pour trois Groupements d’Intérêt Scientifique en études aréales : le GIS Asie, le GIS Moyen-Orient et Mondes Musulmans et le GIS Etudes Africaines. Les GIS fédèrent la plupart des institutions et laboratoires travaillant sur ces aires culturelles et mon rôle est de proposer et de soutenir des actions destinées à promouvoir l’internationalisation de ces recherches. Ce poste représente une bonne synthèse de mes expériences dans le milieu de la recherche, à l’international, et de mon intérêt pour les mondes non-occidentaux.



Que vous ont apporté vos études à l'Inalco dans votre parcours professionnel et/ou vie personnelle ?


Mes études de langues indiennes ont très souvent été le petit plus qui a fait la différence, que ce soit pour mon poste de CSN, pour devenir traductrice littéraire ou pour être recrutée au Ministère des Affaires Etrangères… 

Quant à ma vie personnelle, je ne compte pas les amitiés qui se sont nouées autour d’échanges en bengali ou en hindi, les Indiens étant toujours agréablement surpris qu’on ne se contente pas de leur parler en anglais et qu’on fasse l’effort de s’intéresser à leur(s) langue(s). Le seul problème est qu’elles sont trop nombreuses pour qu’on les apprenne toutes !



Un bon souvenir à l'Inalco ?


Je me souviens de mes cours de licence de bengali le samedi matin ! Nous étions un tout petit effectif et les enseignants avaient donc accepté de venir faire cours le samedi car moi je travaillais, et ma camarade de licence poursuivait ses études d’architecte. Je prenais le train tôt le matin depuis Tours pour arriver à Dauphine à l’heure pour une matinée de cours toujours passionnants.

Je n’oublie pas non plus les enseignants formidables dont j’ai suivi les cours.  

Et enfin, je garde encore des amitiés avec d’anciens camarades de cours.



Aujourd'hui, quel est votre lien à l'Inalco ?


L’Inalco est membre des GIS, et c’est un acteur central des études sur les aires culturelles puisque c’est LA grande institution de formation en langues asiatiques, moyen-orientales et africaines. Les réflexions et les actions engagées au sein des GIS sur et pour les études qu’on appelle aréales impliquent nécessairement de dialoguer avec cet établissement. D’ailleurs, avant de devenir président de l’Inalco, Jean-François Huchet a été directeur du GIS Asie. 

Et sur le plan personnel, j’envisage de poursuivre mon apprentissage de l’arabe, entamé en Egypte, en m’inscrivant aux cours du soir de l’Inalco… A suivre.


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