Entretien avec Caroline Segarra ancienne élève de l’Inalco - partie 1
Caroline Segarra est une vraie passionnée du Japon et en particulier de la culture populaire japonaise. Partager sa passion a toujours été sa priorité et elle a réussi à en faire son métier. C’est ainsi qu’elle est journaliste et animatrice depuis plus de 10 ans en parallèle de nombreuses autres casquettes.
D’où vient votre passion pour la culture populaire japonaise ?
Petite, j’ai grandi comme toutes les personnes de ma génération avec le club Dorothée qui diffusait beaucoup d’animation japonaise. Et c’est plus tard au lycée où je suis complètement tombée amoureuse des anime et des mangas japonais. Et je me suis tournée petit à petit vers la musique japonaise au travers de la musique des génériques des anime. C’est une musique particulière qui m’intriguait. J’adorais tenter de reprendre les sonorités de la langue japonaise.
Après l’obtention de mon baccalauréat, j’ai étudié dans une école qui s’appelle Studio École de France où je me suis formée aux métiers de la radio. À cette époque-là, j’animais déjà des podcasts pour transmettre ma passion sur une webradio où je travaillais bénévolement.
Qu’est-ce qui vous a amené à étudier le japonais à l’Inalco ?
Une chose était sûre, je voulais travailler avec le Japon. Et je me disais qu’il était indispensable de pouvoir le faire du mieux possible. J’ai donc cherché à apprendre le japonais après l’obtention de mon BTS d’animation radio. Je voulais être capable de pouvoir parler avec des Japonais dans leur propre langue et de proposer des podcasts toujours plus riches sur le Japon. Pour être totalement franche, je rêvais également de pouvoir chanter au karaoke sans avoir à lire les romaji !
Quel a été votre parcours à l’Inalco ?
En première année, j’étais inscrite en licence commerce international, mais en deuxième année j’ai changé de filière pour suivre les cours de licence LLCE du département Japon. Mon parcours à l’Inalco est fortement imbriqué dans mes premières années en tant qu’animatrice télé chez Nolife, une chaîne de télévision thématique française axée sur les cultures geek et japonaise.
En effet, lors de mon tout premier cours à l’Inalco, j’ai rencontré Mathieu Rochefeuille qui travaillait au lancement de cette chaîne. Il était monteur vidéo à ce moment-là. Il m’a proposé de rencontrer les créateurs de la chaîne, Sébastien Ruchet et Alexandre Pilot ainsi que toute l’équipe.
Je suis ainsi arrivée au tout début de l’histoire de cette chaîne et ce fut une aventure humaine incroyable. C’était la première chaîne à l’époque où on pouvait parler sérieusement et profondément de la culture japonaise populaire.
Aviez-vous des cours préférés à l’Inalco ?
Bien évidemment j’aimais beaucoup les cours de culture populaire japonaise de Monsieur Pascal Griolet. Je me souviens très bien à quel point il nous passionnait en nous racontant l’histoire du kabuki ou du enka. Les cours d’ethnologie de Monsieur Jean-Michel Butel étaient également très enrichissants. Tous les cours de l’Inalco et en particulier ces deux-là nous permettaient de comprendre un peu mieux chaque jour le Japon et les Japonais.
Cela complétait parfaitement les enseignements que nous avions en langue, nous donnant l’impression d’être capable d’être sur la même longueur d’ondes que les Japonais. Mais d’ailleurs, même les cours de langue, comme les cours de conversation, étaient construits concrètement à partir de situations du quotidien.
La grande force de l’Inalco c’est sa capacité à nous immerger complètement dans le pays dont on apprend la langue.
Quel est votre meilleur souvenir de l’Inalco ?
C’est un ensemble de choses que nous faisions avec mes camarades et une ambiance unique. J’ai eu différents groupes d’amis au cours de mon cursus à l’Inalco mais à chaque fois j’ai eu la chance de tomber sur des personnes incroyables. Les sorties karaoke avec mes camarades de l’Inalco sont inoubliables.
À l’Inalco, il existe un esprit particulier de bienveillance et d’unité que je n’ai pas connu dans mon école de radio. Il y a un vrai paradoxe entre les énormes efforts que nous faisions pour maîtriser cette langue et avoir tout simplement des bonnes notes et le fait que nous ne savions pas tous comment nous en servir concrètement par la suite dans le monde professionnel. Étudier une langue comme le japonais c’est peut-être quelque chose de si particulier et intense, que cela soude d’une certaine manière.
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