Entretien avec Lucie Gianola, ancienne élève de l’Inalco - partie 2
Découvrez la deuxième partie de notre entretien avec Lucie Gianola. Ancienne élève de l’Inalco (Japonais, TAL), Lucie Gianola travaille désormais sur une thèse en partenariat avec un centre de recherche de la faculté de Cergy et le pôle judiciaire de la Gendarmerie nationale.
Quel a été votre parcours professionnel jusqu’à aujourd’hui ?
J’ai fait un stage de cinq mois dans un laboratoire d’une unité mixte de recherche CNRS et de la faculté d’Orsay qui était en partenariat avec un site Internet « Short Edition ». L’objectif était de mettre en place un processus de détection automatique des émotions dans les textes littéraires. Un projet très ambitieux ! J’ai ainsi développé le « modèle d’émotions » où je devais définir quelles émotions nous allions chercher à détecter, comment nous les définissions et comment nous les reconnaissions dans les textes. Ce stage m’a beaucoup plu car j’ai découvert ce qu’était la recherche et travailler sur un sujet aussi novateur m’a également permis de développer mon autonomie et ma rigueur.
Une fois mon diplôme obtenu, j’ai travaillé huit mois au Ministère de la culture au sein de la délégation générale à la langue française et aux langues de France. J’étais chargée de l’organisation et des suites d’un colloque sur les technologies pour les langues régionales de France. J’ai également été membre d’un comité du CNC qui fournit une aide financière à la création numérique et multimédia. Cette expérience m’a plu mais je me suis rendue compte que la recherche me manquait. J’ai donc basculé sur un poste d’ingénieur d’études à nouveau dans le laboratoire d’Orsay où j’avais fait mon stage. Cette fois ma mission était de développer un projet de détection automatique de points de fonction dans les spécifications logistiques en langage naturel. L’enjeu était de détecter automatiquement les coûts de développement présents dans un cahier des charges.
Une fois ma mission terminée, j’ai trouvé un poste au sein de l’entreprise Proxem en tant qu’ingénieur en linguiste informatique. Le cœur de métier de Proxem est l’analyse sémantique de données textuelles. La majorité des clients de Proxem sont des entreprises qui ont besoin d’analyser leurs retours clients rapidement et efficacement. Nos conclusions permettent d’aider ces entreprises à améliorer leurs produits ou services. J’ai travaillé ainsi sur des retours clients en japonais concernant une marque de cosmétiques.
Quels sont désormais vos projets ?
J’ai commencé en décembre une thèse financée par un partenariat entre un centre de recherche de la faculté de Cergy et le pôle judiciaire de la Gendarmerie nationale. Je suis intégrée à une équipe de personnes qui travaillent sur des analyses criminelles. Ce sont eux qui lisent toutes les données dans le cadre d’une enquête comme par exemple les dossiers de procédure, les témoignages, les comptes rendus de scène de crime, les données bancaires… Ils font des liens entre ces différents éléments et les fournissent aux enquêteurs. Ce qu’ils recherchent avec mon profil c’est de pouvoir accélérer l’extraction et l’analyse des liens ou des incohérences dans un dossier. Ce sont des tâches de TAL classiques mais appliquées à un domaine qui a réellement du sens pour moi. Cela ne vise pas du tout à ce que l’analyse soit faite automatiquement car les éléments sont toujours relus et validés par un être humain. L’enjeu est plutôt de faciliter le travail des analystes criminels en leur mettant à disposition un nouvel outil.
Pour vous le réseau est-ce important ?
Oui totalement, j’ai obtenu tous mes postes grâce à mon réseau et particulièrement grâce au réseau de la filière TAL de l’Inalco. Nous avons une liste de diffusion par mail avec des offres d’emploi et de stage qui fonctionne très bien. Le secteur du TAL est de plus un milieu où tout le monde se connait.
Avez-vous des conseils à donner aux étudiants actuels ou aux jeunes diplômés de l’Inalco ?
Ne jamais se fier aux gens qui disent : il faut faire ça pour trouver du travail ou il ne faut pas faire ça pour trouver du travail. Il faut plutôt être à l’écoute de ses envies et de ses propres objectifs. L’essentiel est de faire des choses qui nous portent et qui nous donnent envie de nous lever le matin. Il faut avoir confiance, tout est une question d’opportunités et de rencontres. Ainsi pour moi, m’inscrire en TAL a été un moyen de trouver un compromis entre des matières littéraires et des matières plus scientifiques. Et cela me convient parfaitement.
Plus spécifiquement, pour les jeunes diplômés de TAL, sachez que toutes les personnes de ma promotion ont trouvé du travail ou des thèses financées. C’est un domaine également où on peut facilement se convertir pour ensuite aller vers des carrières plus informatiques.
En conclusion, pour vous, qu’est-ce-que l’Inalco ?
Ce qui m’a le plus marqué c’est le coté multiculturel. C’est un lieu formidable avec des gens de tous horizons qui se croisent et qui coexistent les uns avec les autres. Des étudiants qui ne sont pas du tout formatés – tous extrêmement différents avec des parcours très riches.
C’est aussi un endroit où on peut côtoyer des professeurs extraordinaires, très pointus. Je pense que c’est un institut unique au monde où on enseigne un nombre incroyable de langues, de cultures et de spécialités.
Quel a été votre parcours professionnel jusqu’à aujourd’hui ?
J’ai fait un stage de cinq mois dans un laboratoire d’une unité mixte de recherche CNRS et de la faculté d’Orsay qui était en partenariat avec un site Internet « Short Edition ». L’objectif était de mettre en place un processus de détection automatique des émotions dans les textes littéraires. Un projet très ambitieux ! J’ai ainsi développé le « modèle d’émotions » où je devais définir quelles émotions nous allions chercher à détecter, comment nous les définissions et comment nous les reconnaissions dans les textes. Ce stage m’a beaucoup plu car j’ai découvert ce qu’était la recherche et travailler sur un sujet aussi novateur m’a également permis de développer mon autonomie et ma rigueur.
Une fois mon diplôme obtenu, j’ai travaillé huit mois au Ministère de la culture au sein de la délégation générale à la langue française et aux langues de France. J’étais chargée de l’organisation et des suites d’un colloque sur les technologies pour les langues régionales de France. J’ai également été membre d’un comité du CNC qui fournit une aide financière à la création numérique et multimédia. Cette expérience m’a plu mais je me suis rendue compte que la recherche me manquait. J’ai donc basculé sur un poste d’ingénieur d’études à nouveau dans le laboratoire d’Orsay où j’avais fait mon stage. Cette fois ma mission était de développer un projet de détection automatique de points de fonction dans les spécifications logistiques en langage naturel. L’enjeu était de détecter automatiquement les coûts de développement présents dans un cahier des charges.
Une fois ma mission terminée, j’ai trouvé un poste au sein de l’entreprise Proxem en tant qu’ingénieur en linguiste informatique. Le cœur de métier de Proxem est l’analyse sémantique de données textuelles. La majorité des clients de Proxem sont des entreprises qui ont besoin d’analyser leurs retours clients rapidement et efficacement. Nos conclusions permettent d’aider ces entreprises à améliorer leurs produits ou services. J’ai travaillé ainsi sur des retours clients en japonais concernant une marque de cosmétiques.
Quels sont désormais vos projets ?
J’ai commencé en décembre une thèse financée par un partenariat entre un centre de recherche de la faculté de Cergy et le pôle judiciaire de la Gendarmerie nationale. Je suis intégrée à une équipe de personnes qui travaillent sur des analyses criminelles. Ce sont eux qui lisent toutes les données dans le cadre d’une enquête comme par exemple les dossiers de procédure, les témoignages, les comptes rendus de scène de crime, les données bancaires… Ils font des liens entre ces différents éléments et les fournissent aux enquêteurs. Ce qu’ils recherchent avec mon profil c’est de pouvoir accélérer l’extraction et l’analyse des liens ou des incohérences dans un dossier. Ce sont des tâches de TAL classiques mais appliquées à un domaine qui a réellement du sens pour moi. Cela ne vise pas du tout à ce que l’analyse soit faite automatiquement car les éléments sont toujours relus et validés par un être humain. L’enjeu est plutôt de faciliter le travail des analystes criminels en leur mettant à disposition un nouvel outil.
Pour vous le réseau est-ce important ?
Oui totalement, j’ai obtenu tous mes postes grâce à mon réseau et particulièrement grâce au réseau de la filière TAL de l’Inalco. Nous avons une liste de diffusion par mail avec des offres d’emploi et de stage qui fonctionne très bien. Le secteur du TAL est de plus un milieu où tout le monde se connait.
Avez-vous des conseils à donner aux étudiants actuels ou aux jeunes diplômés de l’Inalco ?
Ne jamais se fier aux gens qui disent : il faut faire ça pour trouver du travail ou il ne faut pas faire ça pour trouver du travail. Il faut plutôt être à l’écoute de ses envies et de ses propres objectifs. L’essentiel est de faire des choses qui nous portent et qui nous donnent envie de nous lever le matin. Il faut avoir confiance, tout est une question d’opportunités et de rencontres. Ainsi pour moi, m’inscrire en TAL a été un moyen de trouver un compromis entre des matières littéraires et des matières plus scientifiques. Et cela me convient parfaitement.
Plus spécifiquement, pour les jeunes diplômés de TAL, sachez que toutes les personnes de ma promotion ont trouvé du travail ou des thèses financées. C’est un domaine également où on peut facilement se convertir pour ensuite aller vers des carrières plus informatiques.
En conclusion, pour vous, qu’est-ce-que l’Inalco ?
Ce qui m’a le plus marqué c’est le coté multiculturel. C’est un lieu formidable avec des gens de tous horizons qui se croisent et qui coexistent les uns avec les autres. Des étudiants qui ne sont pas du tout formatés – tous extrêmement différents avec des parcours très riches.
C’est aussi un endroit où on peut côtoyer des professeurs extraordinaires, très pointus. Je pense que c’est un institut unique au monde où on enseigne un nombre incroyable de langues, de cultures et de spécialités.
J'aime
1017 vues
Visites
Entretien avec Lucie Gianola, ancienne élève de l’Inalco - partie 2
2017-05-11 11:18:10
alumni.inalco.fr
https://alumni.inalco.fr/medias/image/214407906659d4bdb732709.png
2018-09-12 11:18:10
2017-05-11 10:02:05
ELSA COUTEILLER
Découvrez la deuxième partie de notre entretien avec Lucie Gianola. Ancienne élève de l’Inalco (Japonais, TAL), Lucie Gianola travaille désormais sur une thèse en partenariat avec un centre de recherche de la faculté de Cergy et le pôle judiciaire de la Gendarmerie nationale. Quel a été votre parcours professionnel jusqu’à aujourd’hui ? J’ai fait un stage de cinq mois dans un laboratoire d’une unité mixte de recherche CNRS et de la faculté d’Orsay qui était en partenariat avec un site Internet « Short Edition ». L’objectif était de mettre en place un processus de détection automatique des émotions dans les textes littéraires. Un projet très ambitieux ! J’ai ainsi développé le « modèle d’émotions » où je devais définir quelles émotions nous allions chercher à détecter, comment nous les définissions et comment nous les reconnaissions dans les textes. Ce stage m’a beaucoup plu car j’ai découvert ce qu’était la recherche et travailler sur un sujet aussi novateur m’a également permis de développer mon autonomie et ma rigueur. Une fois mon diplôme obtenu, j’ai travaillé huit mois au Ministère de la culture au sein de la délégation générale à la langue française et aux langues de France. J’étais chargée de l’organisation et des suites d’un colloque sur les technologies pour les langues régionales de France. J’ai également été membre d’un comité du CNC qui fournit une aide financière à la création numérique et multimédia. Cette expérience m’a plu mais je me suis rendue compte que la recherche me manquait. J’ai donc basculé sur un poste d’ingénieur d’études à nouveau dans le laboratoire d’Orsay où j’avais fait mon stage. Cette fois ma mission était de développer un projet de détection automatique de points de fonction dans les spécifications logistiques en langage naturel. L’enjeu était de détecter automatiquement les coûts de développement présents dans un cahier des charges. Une fois ma mission terminée, j’ai trouvé un poste au sein de l’entreprise Proxem en tant qu’ingénieur en linguiste informatique. Le cœur de métier de Proxem est l’analyse sémantique de données textuelles. La majorité des clients de Proxem sont des entreprises qui ont besoin d’analyser leurs retours clients rapidement et efficacement. Nos conclusions permettent d’aider ces entreprises à améliorer leurs produits ou services. J’ai travaillé ainsi sur des retours clients en japonais concernant une marque de cosmétiques.Quels sont désormais vos projets ?J’ai commencé en décembre une thèse financée par un partenariat entre un centre de recherche de la faculté de Cergy et le pôle judiciaire de la Gendarmerie nationale. Je suis intégrée à une équipe de personnes qui travaillent sur des analyses criminelles. Ce sont eux qui lisent toutes les données dans le cadre d’une enquête comme par exemple les dossiers de procédure, les témoignages, les comptes rendus de scène de crime, les données bancaires… Ils font des liens entre ces différents éléments et les fournissent aux enquêteurs. Ce qu’ils recherchent avec mon profil c’est de pouvoir accélérer l’extraction et l’analyse des liens ou des incohérences dans un dossier. Ce sont des tâches de TAL classiques mais appliquées à un domaine qui a réellement du sens pour moi. Cela ne vise pas du tout à ce que l’analyse soit faite automatiquement car les éléments sont toujours relus et validés par un être humain. L’enjeu est plutôt de faciliter le travail des analystes criminels en leur mettant à disposition un nouvel outil.Pour vous le réseau est-ce important ? Oui totalement, j’ai obtenu tous mes postes grâce à mon réseau et particulièrement grâce au réseau de la filière TAL de l’Inalco. Nous avons une liste de diffusion par mail avec des offres d’emploi et de stage qui fonctionne très bien. Le secteur du TAL est de plus un milieu où tout le monde se connait.Avez-vous des conseils à donner aux étudiants actuels ou aux jeunes diplômés de l’Inalco ?Ne jamais se fier aux gens qui disent : il faut faire ça pour trouver du travail ou il ne faut pas faire ça pour trouver du travail. Il faut plutôt être à l’écoute de ses envies et de ses propres objectifs. L’essentiel est de faire des choses qui nous portent et qui nous donnent envie de nous lever le matin. Il faut avoir confiance, tout est une question d’opportunités et de rencontres. Ainsi pour moi, m’inscrire en TAL a été un moyen de trouver un compromis entre des matières littéraires et des matières plus scientifiques. Et cela me convient parfaitement.Plus spécifiquement, pour les jeunes diplômés de TAL, sachez que toutes les personnes de ma promotion ont trouvé du travail ou des thèses financées. C’est un domaine également où on peut facilement se convertir pour ensuite aller vers des carrières plus informatiques.En conclusion, pour vous, qu’est-ce-que l’Inalco ?Ce qui m’a le plus marqué c’est le coté multiculturel. C’est un lieu formidable avec des gens de tous horizons qui se croisent et qui coexistent les uns avec les autres. Des étudiants qui ne sont pas du tout formatés – tous extrêmement différents avec des parcours très riches.C’est aussi un endroit où on peut côtoyer des professeurs extraordinaires, très pointus. Je pense que c’est un institut unique au monde où on enseigne un nombre incroyable de langues, de cultures et de spécialités.
https://alumni.inalco.fr/medias/image/214407906659d4bdb732709.png
Commentaires0
Vous n'avez pas les droits pour lire ou ajouter un commentaire.
Articles suggérés